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The Thomas A. Edison Papers Digital Edition

[LB055484], Article, E Hospitalier, May 3rd, 1879
https://edisondigital.rutgers.edu/document/LB055484

Transcription

LES LAMES PARLANTES De M. LAMBRIGOT 
Après avoir obtenu par le phonographe d’Edison une reproduction fidèle de toutes les vibrations délicates qui constituent le son articulé ou la parole, on s’est demandé s’il ne serait pas possible de multiplier indéfiniment le cliché obtenu comme l'imprimerie multiplie à l'infini le livre après une seule composition. 
  C’est ce problème qu’a résolu M. Lambrigot par des procédés d’une simplicité remarquable dont nous allons faire connaître le principe. 
 Remplaçons la pointe du phonographe d’Edison par une petite lame d’acier en forme de couteau et le cylindre tournant par un chariot sur lequel nous fixerons une baguette de verre portant une couche de stéarine sur une de ses faces. 
En promenant un certain nombre de fois le chariot devant la plaque du phonographe avec une vitesse uniforme en parlant devant cette plaque, la lame d’acier, en suivant toutes les vibrations de la plaque, va venir strier la sterine et former à sa surface une reproduction exacte des vibrations qui l’ont influencée la sterine, offrant une résistance moins grande que la feuille d'étain employée dans le phonographe, perme d’obtenir une reproduction plus fidèle des vibrations de la plaque. 
La baguette de verre est enlevée du chariot, enduite de plombagine du côté de la stéarine, et mise dans un bain galvanoplastique ou elle se recouvre d’une couche de cuivre sur la face ou se trouve la stéarine. On obtient ainsi une matrice en cuivre reproduisant fidèlement toutes les vibrations tracées d’abord sur la stéarine. 
En placent sur cette matrice en cuivre des petits fils de plomb de 1 millimetre ½ de diametre, et en exerçant une pression convenable, on obtient sur le plomb une reproduction exacte du striage de la stéarine; le cuivre étant plus que le plomb perme d’obtenir par pression un très grand nombre de lames avec un seul cliché en cuivre. En passant sur ces lames de plomb ainsi préparées un petit disque de carton, ce disque va suivre toutes les ondulations tracées sur les lames et vibrer de façon à reproduire très nettement les paroles inscrites par le phonographe enregistreur. 
 Pour rendre les sons plus perceptible. M. Lambrigot attache un fil de plomb au centre du disque et fixe un cornet de carton de carton à son autre extrémité, les vibrations se transmettent moléculairement par le fil de plomb et font vibrer le cornet qui concentre les vibrations sur l’oreille qu'on applique à son embouchure.  
 L’usure des lames étant insignifiante, on peut répéter plusieur milliers de fois la phrase inscrite. Ces lames permettent de répéter la plupart des expériences que l’on fait avec le phonographe; ainsi on passant le carton sur la lame a des vitesses différentes, on reproduit la phrase inscrite avec une voix de tenor ou une voix de basse à volonté. La vitesse moyenne est de 20 centimètres par seconde environ. 
On peut concevoir un discours tout entier imprimé par le procédé Lambrigot sur un long fil de plomb qu’un mouvement d’horlogerie fera dérouler régulièrement au-dessus du petit disque de papier fixé sur une caisse sonnante. On réaliserait ainsi un lecteur automatique et on justifierait en même temps l’expression populaire et imagée du moulin à paroles. Au point où en est la question, il y a peu a faire pour réaliser ce que nous venons de dire, et des perfectionnements ont déjà été apportés par l’auteur à l’appareil primitif. 
En effet, dans une autre disposition, M. Lambrigot place ses lames sur une caisse résonnante et les phrases peuvent  être perçues par plusieurs personnes à la fois, sans le secours du cornet, en passant simplement une carte a jouer a la surface des lames avec une vitesse convenable. 
Ces lames, qui peuvent être fabriquées à très bon marché, rendrent de réels services pour l'étude des langues étrangères, car elles permettent de conserver indéfiniment et de se faire dire a loisir les mots dont la [pronanation?] trop difficile nécessite de nombreuses répétitions. On arrivera a constituer ainsi un véritable dictionnaire parlant, problème dont la solution ne pouvait être espérée ni même prévue il y a quelques années.
E. HOSPITALIER,

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